L'Arbre Sacré: Un bel exemple de prise de conscience écologique.

Thaïlande.

La déforestation y résulte directement d’une option commerciale, de la récolte du bois de chauffage et de la construction de barrages et d’oléoducs. Les cérémonies dites d’ordination des arbres leur font contrepoids. Des symboles bouddhistes sont utilisés pour mettre en exergue la fonction de durabilité des arbres, de même que la dépendance des villageois vis-à-vis de la forêt.

S’inspirant de Phrakhru Pitak, célèbre moine écologiste, actif depuis les années quatre-vingt, en 1991, un groupe de moines a revêtu de la tunique orange de son ordre monastique le tronc de tous les grands arbres d’un parc national.

Une partie de la forêt tropicale est menacée par la construction d’un barrage. Les moines entendent ainsi « sacraliser » la forêt et donc la protéger. Par ce geste, qui s’inscrit dans une série d’autres actions symboliques, les moines remettent en question les bases morales du gouvernement et du capitalisme de marché. De jeunes plants ont été distribués à la population pour qu’elle les plante dans les zones déboisées, ainsi que des arbres fruitiers.

Les instances gouvernementales, les entrepreneurs à la tête de projets commerciaux, ainsi que les bouddhistes conservateurs, critiquent ces religieux écologistes. A les entendre, les moines devraient s’en tenir aux questions spirituelles et s’abstenir d’actions politiques.

Ces moines, originaires en grande majorité de régions rurales, dans lesquelles les conséquences de la destruction de l’environnement est particulièrement visible, veulent par leur action appliquer dans un contexte contemporain l’enseignement original de Bouddha. Ils détournent symboliquement un rituel existant – l’ordination des moines – pour rappeler aux hommes que les arbres doivent eux aussi être traités avec respect. Ils se fondent, entre autres, sur l’enseignement de Bouddha, qui recommanda au Vénérable moine Girimananda de se reposer dans la solitude de la forêt, où l’interdépendance des hommes et de la nature est évidente.

Bouddha a encouragé les hommes à planter des arbres. Couper un arbre, qui purifie l’air et nous offre son ombre, n’est, ni plus ni moins, que trahir un ami.

La légende qui rapporte la première action de Bouddha après son illumination exprime bien ce sentiment de gratitude envers la nature : « Il contempla longuement l’arbre qui lui avait dispensé son ombre pendant sa longue méditation ». Il y a donc toujours eu des actions en faveur de notre milieu environnant. La règle d’or pour la préservation de notre environnement, avec tous les aspects qui s’y rattachent, est le respect absolu de notre environnement, des animaux et des plantes.

K. V.

Source : In de ban van Boeddha en Brahman Par Jan Van Eycken. Ed. Davidsfonds, 2013