Comme vous le savez, la reconnaissance du shiatsu est l’un des objectifs de la fédération. Il figure d’ailleurs dans le plan stratégique actuel de la FBS.

1. Pourquoi être reconnu ?

Parce que le shiatsu, c’est une pratique « essentielle » : il a sa place parmi les stratégies de prévention des troubles de la santé ; si le shiatsu était reconnu, certains médecins le recommanderaient peut-être davantage quand c’est approprié ; la reconnaissance ouvrirait la voie à des collaborations plus nombreuses avec les professionnels de la première ligne, mais aussi en milieu hospitalier.

Parce que, s’il était reconnu, le shiatsu serait plus accessible, par exemple parce que les mutualités pourraient accorder un remboursement partiel ou parce que le statut fiscal serait plus avantageux (TVA à 6%).

Parce que s’il était reconnu, le client pourrait faire le choix de son praticien avec plus de transparence : s’adresser à un praticien en shiatsu formé, ce n’est pas la même chose que de s’adresser à une personne qui prétend guérir des maladies graves après un week-end de formation auprès d’un opérateur privé.

2. Quels sont les risques ?

Certaines formes de reconnaissance génèrent des craintes légitimes. Ainsi par exemple, si le shiatsu devait être reconnu, comme c’est le cas au Japon, comme une pratique de soin de santé, on peut imaginer que certains représentants médicaux exigent que la formation soit donnée, en tout ou en partie, dans les facultés de médecine. Ou encore que la pratique soit soumise à l’autorisation d’un médecin prescripteur.

Pour la FBS, il va de soi que de telles obligations sont incompatibles avec la nature de notre art.

D’autres formes de reconnaissance ne sont pas exposées à ce genre de risque.

On peut penser par exemple aux législation de protection du titre. Force est néanmoins de constater que, depuis quelques années, la Belgique suit la tendance libérale imposée par la Commission européenne de sortir de toute forme de limitation d’accès au marché.

On pense aussi à l’attribution d’un Code Nace plus approprié. Voir à ce sujet notre article du 5 avril 2022 sur le blog de la FBS.

3. La certification : la voie du milieu

Depuis l’abrogation progressive des réglementations régionales au cours des 3 dernières années en matière d’accès au marché, différents secteurs ont réagi en cherchant à valoriser la qualité de leurs produits et services en créant un label de qualité. Il en est ainsi par exemple de différents labels dans le secteur de l’alimentation biologique/ durable/ commerce équitable, ou, pour prendre un exemple plus récent, du label CERTA pour les agences de voyages.

Vous en conviendrez comme moi : la « marque FBS » est certainement un gage de qualité, mais elle n’est pas connue du grand public. Elle n’est pas non plus soutenue par les autorités, et en ce sens ne nous permet pas de nous en prévaloir pour obtenir les avantages évoqués au point 1 ci-dessus.

Depuis plusieurs mois, la FBS a entamé plusieurs démarches dans le monde politique pour évoquer, discuter et, si un consensus est trouvé, mettre en place un label de qualité propre au secteur du shiatsu. Suite à une série de contacts téléphoniques et courriers, nous sommes en discussion au niveau fédéral avec les 3 ministres qui disposent d’une compétence en la matière. Il s’agit des ministres Clarinval et Dermagne et de la secrétaire d’état à la protection des consommateurs, Mme Alexia Bertrand. Des contacts ont également été établis avec les 3 régions du pays. Pour tous ces contacts, la FBS travaille en partenariat avec la fédération des réflexologues BeVo.

Ainsi, à terme, tous les praticiens qui le souhaitent pourraient se prévaloir du label précité. Sur la forme – appellation, lay out - tout est à construire. Le label attesterait de la qualité du praticien adhérant, permettant au client de faire un choix en connaissance de cause. Le label serait soutenu par les autorités, qui seraient chargées du contrôle.

Avant d’aller jusque-là, nous discutons actuellement avec les autorités d’une première étape : le Code de déontologie de la FBS pourrait être publié sur le site du SPF affaires économiques, accompagné de la liste des praticiens qui y souscrivent. La publicité qui y serait donnée permettrait au client de savoir si le praticien auquel il s’adresse adhère au Code de déontologie de la fédération.

Pour l’instant, il s’agit seulement de projets en cours de discussion. Rien n’est décidé. Si tout évolue comme nous le souhaitons, nous souhaiterions discuter avec vous des modalités du label. Pour ce faire, j’ai réservé un moment de discussion avec vous lors du shiatsu Day du 19 mars prochain. Si le dossier est suffisamment mûr, vous pourriez prendre part aux décisions lors de l’Assemblée Générale du 19 mars (après le Shiatsu Day le dimanche soir).

Dans l’attente, je reste bien entendu à votre disposition pour toute question, réflexion ou proposition de votre part.

Olivier de Stexhe
Directeur