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Le shiatsu… bientôt certifié ?

"Pas essentiel" 
Tous les professionnels du shiatsu en activité depuis quelques années se souviennent avec effroi des mesures d’interdiction de pratique imposées au shiatsu pendant la pandémie de covid 19, en Belgique comme dans la plupart des pays européens. Classé parmi les professions de contact non médicales (le plus souvent dans la catégorie « résiduaire » des code NACE-BEL), le shiatsu n’avait manifestement pas plus de valeur ajoutée dans la lutte contre le covid 19 que les soins esthétiques, la coiffure, le tatouage et la prostitution.

Pas un long fleuve tranquille
Il faut dire qu’on vient de loin : avant les années 2000, l’exercice de quelque Pratique Non Conventionnelle (PNC) que ce soit était en Belgique considéré comme de l’exercice illégal de l’art médical. A l’époque, des condamnations ont été prononcées par les tribunaux. Depuis lors, les choses ont (un peu) changé : fin des années 1990, le succès grandissant de certaines PNC conduisent le législateur à ‘légaliser’ la pratique de certaines d’entre elles. Le 29 avril 1999, le parlement belge adopte la ‘loi Colla’ (du nom de Marcel Colla, ministre de la santé de l'époque), avec l’ambition de réguler les “pratiques non conventionnelles” les plus populaires, à savoir l’homéopathie, la chiropraxie, l’ostéopathie et l’acupuncture.

Qu’est-ce que ça signifie pour les autres ? Ceci signifie que, depuis lors, en théorie, tout praticien de pratique non conventionnelle non réglementée, dont fait partie le shiatsu, est susceptible d’être condamné pour exercice illégal de l’art de la médecine. Heureusement pas dans n’importe quelle circonstance : pour être condamné pour exercice illégal de la médecine, il faut au moins prétendre « examiner et soigner l’état de santé d’un être humain ».

Reconnaissons donc que les choses sont toujours un peu floues, ce qui conduisent certains d’entre nous à continuer à espérer un jour une reconnaissance officielle.

Pourquoi se faire reconnaître?
Les avantages présumés d’une reconnaissance officielle par les autorités, par exemple comme ‘pratique de soins non conventionnelle’, ne sont pas négligeables :

Si le shiatsu était reconnu, certains médecins le recommanderaient peut-être davantage quand c’est approprié ; la reconnaissance ouvrirait la voie à des collaborations plus nombreuses avec les professionnels de la première ligne, mais aussi en milieu hospitalier. D’ailleurs l’OMS plaide pour un modèle plus « intégratif ». Bref, s’il était reconnu, le shiatsu pourrait être recommandé aussi par des professionnels de la santé au même titre que certains recommandent aujourd’hui des séances de psychothérapie parce qu’ils savent qu’on ne peut pas tout régler avec des médicaments.

S’il était reconnu, le shiatsu serait plus accessible, par exemple parce que les mutualités pourraient accorder un remboursement partiel ou parce que le statut fiscal serait plus avantageux (TVA à 6%).

S’il était reconnu, le client pourrait faire le choix de son praticien avec plus de transparence : s’adresser à un praticien en shiatsu formé, ce n’est pas la même chose que de s’adresser à une personne qui prétend guérir des maladies graves après un week-end de formation auprès d’un opérateur privé. Donc, on élèverait le niveau de qualité/sécurité du shiatsu

Quelle reconnaissance?
Ne nous voilons pas la face : toute reconnaissance par les autorités présente des risques. Notamment celui de se voir imposer des contraintes administratives, telle que celle de se faire enregistrer auprès des autorités de santé.

Alors quelle voie choisir? En effet, toutes les formes de reconnaissance ne sont pas exposées aux mêmes risques.

Prenons d’abord la reconnaissance de notre client. D’aucuns diront qu’elle suffit à notre bonheur. Celle de ce client soulagé d’un stress qui l’empêchait de dormir. Celle de ce client envoyé par sa femme et qui choisit ensuite de revenir lui-même. Celle de Pierre, Paul ou Jacques, ces nombreux « merci » sincères et reconnaissants.

Nous pouvons aussi penser à la reconnaissance que nous nous donnons à nous-même. N’est-ce pas la première et l’ultime forme de reconnaissance ? Celle qui libère de toute illusion de trouver chez notre receveur les signes de reconnaissance dont nous avons peut-être manqué dans notre histoire personnelle. Lorsque nous reconnaissons en nous la lumière qui nous habite, point n’est besoin de jouer en dehors de nous les rôles épuisants du triangle de Karpman. Reconnaissons tout au moins que, sur ce terrain, personne n’est à l’abri et qu’un chemin de développement personnel, parfois initié en supervision, est toujours le bienvenu.

Comme fédération, nous avons aussi comme mission de diffuser la reconnaissance du shiatsu dans la société, pour favoriser son développement. Pour y parvenir, nous devons expliquer ce qu’est le shiatsu, montrer pourquoi les références de la culture de l’evidence based medicine ne collent pas bien avec celle du pays du soleil levant. Il faut aussi rassurer les gens qui seront toujours trop réfractaires que pour expérimenter notre art par eux-mêmes. Et reconnaissons-le, écarter aussi les quelques praticiens incompétents qui portent préjudice à tous les autres.

Pour ces raisons-là entre autres, nous devons sortir de nos murs.
Entre une reconnaissance du shiatsu comme une pratique de soin de santé, fût-ce-t-elle non conventionnelle, et la reconnaissance que nous nous donnons à nous-même, il existe des voies intermédiaires, dont il faut à chaque fois évaluer les bénéfices et les risques. C’est le job que la fédération s’est donnée à elle-même dans son plan stratégique du 1er novembre 2021.

Depuis le mois de septembre 2022, la FBS a entamé avec le monde politique de nombreux contacts pour évaluer :
- le degré de connaissance sur le shiatsu
- la disponibilité à échanger avec nous des opinions sur une reconnaissance à quelque niveau que ce soit.

Au cours de ces contacts plusieurs pistes ont été évoquées, depuis les réglementations d’accès au marché (toutes ces réglementations sont en voie d’abrogation) aux partenariats public/ privé pour le lancement de labels de qualité.

La voie de la certification
Depuis plusieurs mois, des discussions intenses sont en cours avec les ministres Clarinval et Bertrand, plusieurs administrations et d’autres secteurs de l’activité économique pour créer un système de certification pour le shiatsu.

Les objectifs de la certification sont les suivants:
Donner au client la garantie qu’en s’adressant à un praticien/ école de formation/ formateur certifié, il s’adresse à un professionnel de qualité, respectant un cahier des charges ;

Favoriser le développement de la qualité au sein de la profession : en fixant des normes pour l’obtention de la certification, nous encourageons tous les professionnels à atteindre le niveau de qualité associé à chaque niveau de certification. Les compétences de chaque professionnel sont valorisées et obtiennent plus de visibilité ;

Améliorer l’attractivité des professionnels certifiés : l’obtention de la certification représente un argument ‘commercial’ dont chaque professionnel peut se prévaloir pour attirer chez lui davantage de clients.

Comme indiqué ci-dessus, la certification implique la rédaction d’un cahier des charges. Pour ce qui nous concerne, le cahier des charges n’est pas difficile à établir, certainement pas dans une première phase d’exécution du projet. Pour les praticiens, nous pouvons penser notamment aux critères suivants, déjà cités par les statuts de la FBS :

Avoir suivi une formation de base sérieuse;
Apporter la preuve de suivi de 10 heures de formation continue par année auprès d’un formateur certifié ;
Exercer officiellement dans un cabinet, à temps plein ou à temps partiel ;
Satisfaire aux règles légales applicables pour l’exercice de la profession, notamment sur le plan social et sur le plan fiscal ;
Avoir souscrit aux assurances nécessaires pour l’exercice de la profession ;
Avoir pris l’engagement de respecter le Code de déontologie de la profession.

La proposition de cahier des charges ci-dessus n’a pas encore fait l’objet de discussions approfondies, ni avec les autorités, ni même en interne à la FBS. Ce travail doit être mené dans les semaines et mois à venir.

Une fois le cahier des charges finalisé, l’octroi de la certification sera matérialisé par l’attribution d’un label, dont la forme est elle-aussi à construire.

L’adhésion au label sera tout-à-fait volontaire et ouverte à tout praticien, membre ou non membre de la FBS (il y aurait donc une déconnexion de l’affiliation à la FBS). Ces conditions sont une condition du soutien du modèle par les autorités publiques, ce qui nous paraît être une condition essentielle au succès de l’opération. En effet, le succès du label dépend de la publicité qui lui est donnée. Actuellement, la simple « marque FBS » ne convainc pas parce qu’elle n’est pas très connue du grand public. Dans le projet au contraire, le label sera rendu visible notamment grâce au soutien de l’autorité publique.

Le Code de conduite
Si le cahier des charges associé à la certification doit encore faire l’objet de discussions, nous sommes sur le point d’aboutir concernant l’un des critères du cahier des charges.

Suite à un accord intervenu au cours des dernières semaines entre la FBS et Alexia Bertrand, Secrétaire d’État à la protection des consommateurs, nous publierons sur le site web du SPF Affaires économiques notre Code de déontologie, rebaptisé ‘Code de conduite’, accompagné de la liste des praticiens qui y souscrivent.

Les avantages de la publication précitée sont les mêmes que ceux qui sont poursuivis par la certification en général : dans la situation actuelle, le code de déontologie est relativement confidentiel, comme l’est notre adhésion à la FBS. Lorsqu’il sera publié sur le site web d’une administration fédérale, n’importe qui pourra consulter la liste des prestataires qui y souscrivent. L’adhésion au Code devient en quelque sorte un argument « marketing » permettant à tous les praticiens qui le souhaitent de faire savoir au grand public qu’ils sont des professionnels sérieux qui se soucient de l’intégrité de leurs clients. La publicité qui découle de la publication de notre Code sur un site public permet à ses signataires de se distinguer des professionnels qui n’y souscrivent pas. Bien sûr, des praticiens n’y souscriront pas en estimant qu’ils n’ont pas besoin de faire leurs preuves vis-à-vis de leurs clients, et ils auront sans doute raison. Mais les quelques praticiens incompétents qui abusent de leur position seront moins protégés par le couvert de l’anonymat.

Le modèle représente un engagement supplémentaire de ses signataires en faveur de la qualité de leurs prestations. En effet, dorénavant, l’Inspection économique sera compétente pour entamer une procédure administrative ou pénale à l’encontre des contrevenants.

En conclusion
La certification annoncée représente, pour tous les praticiens, les écoles et les formateurs, une opportunité supplémentaire de montrer au grand public qu’ils sont des professionnels sérieux, à qui la société peut faire confiance. Il s’agit aussi d’une occasion de rendre notre art encore plus visible. Pour nous, professionnels, c’est aussi l’occasion de nous poser quelques questions utiles sur notre pratique, nos engagements et nos compétences.

Olivier de Stexhe

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